Témoignage de Myriam Moisan-Rougeau, technologiste médicale et diplômée du Cégep | Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu

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22 août 2023
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Témoignages

Témoignage de Myriam Moisan-Rougeau, technologiste médicale et diplômée du Cégep

Entrevue avec Myriam Moisan-Rougeau

  • Diplômée en Technologie d’analyses biomédicales au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu en 2014
  • Assistante-chef qualité du laboratoire et équipe de remplacement, CSSS Montérégie centre, Hôpital du Haut-Richelieu

Le programme

Cégep : Qu’est-ce qui t’a poussé à t’inscrire en Technologie d’analyses biomédicales (TAB) au Cégep Saint-Jean?

Myriam : J’étudiais à l’université en comptabilité lorsque j’ai réalisé que cette profession ne me convenait pas du tout! Ça m’ennuyait. Par contre, j’ai toujours adoré la biologie. Tout ce qui touche la science me fascine en général. Le programme Technologie d’analyses biomédicales m’apporterait deux choses essentielles pour mon futur emploi. Premièrement, le côté intellectuel et scientifique, c’est-à-dire devoir réfléchir et bien comprendre les résultats de laboratoire obtenus avant de les rendre accessibles au personnel soignant. Deuxièmement, avoir la chance de travailler avec des appareils et effectuer des techniques manuelles.

Ayant fait mon premier diplôme d’études collégiales en Sciences humaines au Cégep Saint-Jean, j’étais emballée lorsque j’ai découvert que cette technique était offerte dans cet établissement. Pour avoir étudié dans d’autres établissements d’études supérieures, je peux affirmer que l’énergie qui se dégage de ce Cégep est différente, d’abord pour son côté historique. J’aimais les planchers de bois dans certains locaux, les vitraux, les cours donnés dans l’ancienne chapelle. Le patrimoine que nous offre l’établissement est immense! Lors de mon premier parcours, j’y avais aussi connu des enseignantes et enseignants incroyables, toujours présents et très humains. Je n’ai pas hésité une seconde quant au choix de Cégep.

Cégep : Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au Cégep dans le programme TAB?

Myriam :  Je ne garde que des souvenirs positifs! J’ai eu la chance de côtoyer des enseignantes et enseignants ainsi que des techniciennes en travaux pratiques formidables. TAB, c’est une petite communauté, c’est trois ans d’études presque avec toujours les mêmes professeurs et les mêmes étudiants. Des liens forts se tissent donc. Le souvenir le plus mémorable que je garde de toute cette aventure, est mon stage en biologie moléculaire que j’ai eu la chance de faire à Lyon. Deux de mes enseignantes m’ont très fortement encouragée à m’y inscrire. Sans elles, je n’aurais pas eu le courage de foncer et j’aurais manqué l’expérience de toute une vie. Je leur en serais toujours profondément reconnaissante!

Cégep : Selon toi, quels sont les qualités requises et les intérêts à avoir pour s’inscrire dans ce programme d’études de sciences?

Myriam : La personne désirant s’inscrire dans ce programme devra avoir de l’intérêt pour les sciences en général. Quand on fait une analyse, il est important de comprendre les concepts à la base de celle-ci. Cela inclut une bonne compréhension du corps humain, mais aussi des principes chimiques et physiques impliqués dans la mesure.

La curiosité, la minutie, l’esprit d’équipe et le sens de l’organisation sont aussi les principales qualités que devrait avoir tout futur technologiste médical, selon moi. J’ajouterais la persévérance puisqu’il s’agit d’une technique exigeante, mais qui vaut largement son pesant d’or.

Cégep : Quelles sont les compétences qui sont développées chez l’étudiante et l’étudiant au cours des études en TAB?

Myriam : À travers les différents laboratoires techniques, ces études m’ont permis de perfectionner mon sens de l’organisation et mon esprit d’équipe. Dans un hôpital, chaque seconde compte lorsqu’il s’agit de sauver la vie d’un patient. Le technologiste médical doit faire son travail adéquatement, mais rapidement. Il doit s’assurer de ne jamais perdre de temps. Le travail d’équipe devient ainsi l’élément clef. Une bonne cohésion d’équipe permet d’enrayer les pertes de temps et ainsi maximiser les processus pour l’émission de résultats.

Cégep : Qu’est-ce que tu souhaites mentionner à un élève de 5e secondaire qui hésite encore à s’inscrire en TAB au Cégep Saint-Jean?

Myriam : La profession de technologiste médical est gratifiante. Elle nous permet de faire une réelle différence dans les soins aux patients. Nous travaillons dans l’ombre, peu de gens connaissent notre profession, mais sans nous, aucun diagnostic ne pourrait être rendu. Il ne s’agit pas d’un métier facile, tu auras à travailler de soir et de nuit lors des premières années, mais ces désagréments, momentanés, valent largement la peine!

La profession de technologiste médical

Cégep : En quoi consiste ton métier?

Myriam : Je porte deux chapeaux. Je suis assistante-chef qualité des laboratoires. Je travaille à l’élaboration et au maintien de procédures selon les normes ISO. Aussi, je fais partie de l’équipe de remplacement dans le laboratoire. Je suis une personne polyvalente, c’est-à-dire que je peux travailler dans différents départements, selon les besoins.

Cégep : Comment perçois-tu ton rôle au sein d’une équipe médicale?

Myriam : En plus de l’importance de la qualité des résultats émis servant au diagnostic, nous sommes la référence pour les prélèvements! Notre rôle est de soutenir le personnel soignant quant au choix du préservatif à utiliser pour certaines demandes d’analyses, la technique à utiliser, etc. Nous sommes une grande équipe et nous travaillons tous pour le bien du patient.

Cégep : À quoi ressemble une journée typique de travail?

Myriam : Lorsque je suis assistante-chef qualité, je travaille principalement dans un bureau. Je dois m’assurer que nos techniques et nos méthodes de travail au laboratoire répondent aux exigences des normes qui nous régissent. Je révise donc nos procédures du laboratoire général. Dans le cadre de mes fonctions, je suis aussi appelée à faire de la formation. Récemment, j’ai donné une formation à des infirmières sur l’importance de respecter l’ordre de prélèvement des tubes lors d’une ponction veineuse. Présentement, je travaille sur l’implantation d’un nouveau logiciel. Mes tâches sont variées et sont sujettes à changer selon les besoins du moment. Je travaille toujours en étroite collaboration avec ma chef de service et les différents assistants-chef des départements du laboratoire.

Lorsque je suis sur l’équipe de remplacement, je suis appelée à travailler dans différents départements. Comme son nom l’indique, je remplace les gens en maladie ou en congé. Je suis formée en hématologie, en banque de sang, en biochimie et en microbiologie.

Cégep : Combien de temps as-tu mis à trouver un emploi dans ton domaine d’études après ton DEC?

Myriam : Je n’avais même pas terminé mon DEC que j’étais déjà engagée aux trois endroits où j’avais postulé! J’ai donc pu choisir mon lieu de travail.

Cégep : Qu’est-ce que tu aimerais mentionner à un jeune par rapport au marché du travail?

Myriam : La première réaction des technologistes médicaux par rapport au spectre OPTILAB a été la peur de fusions et de possibles suppressions de postes. En Montérégie, beaucoup de retraites sont à venir et nous manquons déjà de personnel. J’espère de tout cœur que ce projet ne freinera pas l’enthousiasme des jeunes pour cette profession. Les hôpitaux auront toujours besoin de technologistes médicaux.

Aussi, lors des premières années de travail, un diplômé sera probablement un TPO, c’est-à-dire un temps partiel occasionnel. Il aura l’occasion de postuler pour des remplacements temporaires sinon, il sera sur la liste de rappel. Le travail de soir et de nuit peut être difficile pour certaines personnes, mais c’est une étape nécessaire afin d’accumuler assez d’ancienneté et ainsi avoir le poste de son choix!

Cégep : En terminant, qu’est-ce que tu aimes dans ton travail et qu’est-ce qui te rend fière?

Myriam : Ce qui me rend le plus fière, c’est la différence que fait notre travail sur le diagnostic. Un travail bâclé ne donnera pas de résultats de laboratoire de qualité. Le médecin émet des directives médicales selon nos résultats donc la qualité des soins au patient est proportionnelle à la fiabilité des résultats de laboratoire que nous émettons.

Ce que j’aime le plus de mon travail, c’est la diversité. Étant donné que j’ai la chance d’être formée à plusieurs endroits, mon travail ne devient jamais routinier. De plus, je suis en perpétuel apprentissage. Je n’aurai jamais fini d’apprendre sur les différentes maladies, les résistances de certaines bactéries ou les interactions biochimiques qui se produisent dans notre corps.

Merci Myriam pour cet entretien. Bonne continuité!