Témoignage de Raphaël Bouchard | Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu

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22 août 2023
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Témoignages

Témoignage de Raphaël Bouchard

Entrevue avec Raphaël Bouchard

  • Technologiste médical (TM), Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield
  • Instituteur clinique pour les stagiaires du programme Technologie d’analyses biomédicales (TAB) du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
  • Diplômé en TAB au Cégep de Chicoutimi, en 2013

Le programme

Cégep : Qu’est-ce qui t’a poussé à t’inscrire en Technologie d’analyses biomédicales (TAB) au Cégep?

Raphaël : Pour moi, tout a commencé en 5e secondaire au moment de choisir le programme d’études vers lequel me diriger après l’obtention du diplôme d’études secondaires. Je n’avais aucune idée que le programme TAB et la profession de technologiste médical (TM) existaient avant de rencontrer la conseillère d’orientation de mon école. J’ai toujours été fasciné par la science et j’adorais la biologie. Je savais que je ne voulais pas avoir de contact direct avec des gens gravement malades. C’est alors que la conseillère m’a parlé de deux techniques intéressantes : celle en TAB et celle en Thanatologie. Lorsqu’elle m’a mentionné ce que nous faisions dans ces techniques, j’ai tout de suite su que j’étais fait pour travailler en laboratoire! En TAB, nous pouvions avoir quand même un contact avec les défunts. C’est alors que j’ai décidé de m’inscrire au programme.

Cégep : Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au Cégep dans le programme TAB?

Raphaël : Le souvenir positif que j’ai à l’égard de mon passage au Cégep en TAB est surtout le fait que nous avons étudié divers secteurs en science dont l’hématologie, la biochimie, la microbiologie, l’histopathologie et l’immunohématologie. Nous n’avions pas le temps de nous ennuyer! Les cours sont complets et nous permettent de savoir ce qu’est la vie dans un laboratoire, notamment avec les nombreux travaux pratiques. De plus, nous avions des enseignantes et enseignants passionnés qui aimaient leur matière!

La profession de technologiste médical (TM)

Cégep : En quoi consiste ton métier?

Raphaël : Mon métier consiste à analyser des spécimens en vue de faire un suivi et un diagnostic pour les cliniciens et le personnel infirmier. Les spécimens peuvent être autant des prises de sang, de l’urine, des fèces, des écouvillons et des biopsies. Évidemment, nous travaillons avec des appareils automatisés, mais nous devons nous assurer que ces appareils fonctionnent correctement et ce, en analysant des contrôles de qualité et en calibrant les analyses. Nos appareils doivent sortir les résultats dans des écarts acceptables. Si ce n’est pas le cas, c’est là que le défi commence : nous devons trouver la source de l’erreur.

Je suis aussi instituteur clinique, notamment pour le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, ce qui fait de moi le professeur de stage!

Cégep : Peux-tu nous parler de ton rôle d’instituteur clinique lors des stages de 3e année du programme de TAB, notamment pour le Cégep Saint-Jean?

Mon rôle d’instituteur clinique est d’enseigner le niveau pratique aux finissantes et finissants en 6e session. En d’autres mots, le travail dans un vrai laboratoire. Avec les exigences des enseignantes et enseignants du programme, je prépare le cours et supervise les étudiantes et étudiants dans leurs apprentissages. À la fin du stage, ils sont prêts à œuvrer dans le domaine.

Je donne les stages d’hématologie, d’immunohématologie et de la biochimie. Ce sont mes trois départements préférés. Alors je crois que ça fait de moi un bon enseignant, car j’aime ces départements et je suis à l’aise avec les appareils automatisés. Je les connais bien. 

Cégep : Comment perçois-tu ton rôle au sein d’une équipe médicale?

Raphaël : Nous avons un rôle essentiel au niveau de l’équipe médicale. Nous sommes les professionnels qui analysent et traitent les spécimens en vue d’un diagnostic ou d’un suivi pour les médecins ou le personnel infirmier. Nous sommes un très gros maillon dans les hôpitaux. Il ne faut pas oublier que 85 % des diagnostics et des suivis thérapeutiques sont basés sur les examens en laboratoire, car rien n’est mieux qu’une prise de sang pour connaître l’état physiologique réel du patient.

Cégep : À quoi ressemble une journée typique de travail?

Raphaël : Dans un laboratoire, les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas. Si nous travaillons sur un quart de travail de jour (8 h à 16 h), nous analysons beaucoup de spécimens. Ce sont presque tous des échantillons de l’externe. Nous pouvons analyser de 3 000 à 5 000 spécimens par jour, selon le laboratoire dans lequel le technologiste médical travaille. Heureusement que nous avons des appareils automatisés. De plus, nous devons établir certaines priorités pour les demandes à l’interne, soit les patients de l’urgence et les patients sur les étages.

Sur le quart de travail de soir ou de nuit, nous effectuons la « garde », ce qui signifie que nous analysons les spécimens de l’urgence et des patients aux étages. À chaque trauma qui entre, nous sommes les professionnels de la santé qui aident les médecins à prendre la bonne décision et ce, dans un court délai.

Cégep : Combien de temps as-tu mis à trouver un emploi dans ton domaine d’études après ton DEC?

Raphaël : À la fin de mes études en 2013, il a été facile pour moi de trouver un emploi. Lors d’un Salon de l’emploi en santé tenu à mon Cégep, près de 50 hôpitaux étaient présents afin de venir recruter des finissantes et finissants. J’ai discuté pendant une heure avec la chef de service de l’hôpital du Suroît. En d’autres mots, je n’avais pas encore terminé mes études et j’avais déjà un emploi! 

Cégep : Qu’est-ce que tu aimerais mentionner à un jeune par rapport au marché du travail?

Raphaël : Travailler dans un laboratoire est un emploi très gratifiant. C’est grâce à ton expertise que le personnel soignant peut traiter les patients. Mais il faut être capable de gérer son stress. Il peut arriver parfois qu’un trauma survienne et que nous devons sortir les résultats rapidement. Plus les résultats sont transmis tôt au médecin, plus il est en mesure de prendre rapidement des décisions éclairées et ainsi sauver la vie de la personne concernée.

Lorsque tu auras obtenu ton DEC, tu auras la chance d’être polyvalent. Cela signifie que tu pourras travailler dans tous les départements. Ceci est pour moi le meilleur choix, car ce n’est pas du tout routinier, surtout dans les hôpitaux situés en région. Une journée, tu peux observer des lames au microscope en hématologie, l’autre jour, travailler au banc des ensemencements en microbiologie, ou encore, travailler en biochimie.

Finalement, lors de la fin de ta deuxième année, tu pourras travailler dans un laboratoire comme externe. Ceci peut te permettre d’acquérir de l’expérience dans le domaine et de savoir ce qu’est la vie réelle dans un laboratoire clinique.

Cégep : Qu’est-ce que tu aimes dans ton travail et qu’est-ce qui te rend fier?

Raphaël : Ce que j’aime dans mon travail est d’abord l’aspect clinique, mais aussi le sens des responsabilités que j’ai. En validant les résultats, j’appose ma signature, ce qui signifie donc que je suis certain que les résultats qui apparaissent sur le rapport sont véridiques. De plus, à la fin de nos études, nous faisons partie d’un ordre professionnel, ce qui implique que tout comme le public, nous sommes protégés.

Finalement, en étant TM, j’apprécie le fait que nous avons des actes de pratique réservés, comme pratiquer dans les centres de prélèvements, travailler en médecine transfusionnelle et administrer des médicaments à un patient.

Merci Raphaël pour cette entrevue. Bonne continuité!