4 février 2022 - Par Marc-Antoine Beaulac-Bouchard, conseiller à la Francisation, en collaboration avec Josée Desroches, technicienne en information
Le programme de Français pour immigrants adultes (FIA), aussi appelé francisation dans le milieu collégial, accompagne les élèves dans leur processus d'immigration. C’est par cette formation que nos élèves découvrent notre langue : notre français bien de chez nous. Dès la première session, le cours FIA répond aux besoins immédiats des étudiant.es qui se familiarisent petit à petit avec leur nouvelle terre d’accueil : ils et elles apprennent à exécuter des tâches quotidiennes comme commander au restaurant ou faire le plein à la station-service et, tranquillement, les tâches se complexifient en les guidant vers l’entrevue d’embauche ou la recherche d’emploi. Une chose est sûre : c’est un parcours ardu, où les embuches sont fréquentes, mais ô combien nécessaire afin de venir à la rencontre de la société québécoise.
En novembre dernier, Josée et moi avons eu la chance d’interviewer quatre finissant.es de ce programme. Nous voulions ainsi connaître leur appréhension du programme, leurs surprises et leurs succès. Ils se sont confié.es à nous et c’était génial. D’ailleurs, un de nos étudiant.es comparait la francisation à un long voyage : une métaphore chargée de sens pour décrire cette étape. D’après les témoignages recueillis, les difficultés soulevées, les motivations divulguées, chaque itinéraire a ses singularités et répond aux besoins de l’étudiant.e. Enfin, la plus belle partie du voyage est que chacun.e arrive à bon port avec une nouvelle langue et une nouvelle compréhension du monde dans ses bagages.
Nous avons débuté la séance d’entrevues avec Sirin Meral Emre, mère de 40 ans qui a décidé de suivre des cours de français pour trouver un travail. Toutefois, elle nous expliquait que le français faisait, depuis son arrivée il y a 3 ans, partie de sa vie de tous les jours. En effet, son fils, qui est au primaire, a besoin d’elle pour faire ses devoirs. Sirin a donc trouvé sa motivation en voulant aider son fils à l’école. Il arrive aussi qu’elle doive se rendre à l’école pour la rencontre des parents et d’avoir le français comme langue lui permet de participer activement à ces rencontres. Elle comprend mieux et apporte un meilleur soutien à son fils. Elle nous disait que si elle n’avait pas suivi les cours de français, elle n’aurait jamais pu comprendre les acteurs qui s’occupent de l’éducation de son fils. Elle dit mieux se sentir qu’il y a 3 ans, car maintenant, elle peut communiquer avec ses voisins, une chose qu’elle n’arrivait pas à faire avant. Enfin, nous lui avons demandé ce qu’elle pensait des cours FIA et elle nous a répondu qu’elle avait aimé son expérience. Elle se sentait guidée et voyait sa progression. Évidemment, le fait d’avoir suivi des cours à distance ne lui a pas plu, mais tout de même, le retour en présentiel fut apprécié. Elle pouvait enfin avoir de vrais échanges avec ses collègues.
Ensuite, nous sommes allés à la rencontre de Heba Alhamwi. La jeune dame vient à peine de fouler le Québec qu’elle s’exprime déjà avec aisance. Étonnant, vous direz? Non, du tout, car la jeune femme de 23 ans veut s’inscrire à l’université. Nous avons alors demandé dans quelle langue elle voulait étudier et elle nous a confirmé qu’elle voulait faire ses études en français. La francisation devient alors un pilier afin d’intégrer des études supérieures ou faire une réorientation professionnelle. L’autodétermination de Heba n’est qu’un exemple parmi plusieurs de nos étudiant.es qui cherchent à se perfectionner et à posséder une expérience scolaire francophone. Avant de conclure notre rencontre, nous avons demandé à Mme Alhamwi à quel moment elle a su qu’elle avait progressé et comment elle s’est sentie ce jour-là. Elle nous a dit avoir toujours aimé la chanson française, mais le jour où elle a compris les textes de Cœur de pirate, elle a senti l’accomplissement de son travail.
Le troisième finissant, Fidias Ospino, a un parcours bien singulier également. Il est arrivé de la Colombie il y a de cela cinq ans et il a commencé à travailler avant de suivre des cours de français. Nous lui avons demandé comment était les enseignant.es et il nous a répondu qu’ils et elles appuyaient les élèves dans leurs apprentissages. Il ne s’est jamais senti largué. Puis, il a ajouté que c’était important d’avoir ce soutien tout au long des sessions afin de bien progresser et de tirer le maximum de sa formation. Il a même ajouté que le programme était complet pour qui veut apprendre ou s’améliorer en français. Enfin, les cours FIA sont, pour lui, le début de son processus d’équivalence d’études de son pays. Il compte bien travailler en administration un jour et il veut le faire en français.
Afin de conclure notre séance d’entrevues, nous avons rencontré Hatem Al Nasorallah. Pour lui, le français, c’est un outil de socialisation et de communication pour le travail. En effet, il veut aller à la rencontre des Québécois, apprendre à les connaître, mais aussi à les comprendre. En ce qui a trait aux cours de français FIA, Hatem disait qu’ils étaient bien conçus, car on y touche aux quatre compétences langagières (les productions orale et écrite ainsi que les compréhensions orale et écrite). En plus, il trouvait intéressant de faire des intrusions dans la culture québécoise et de pratiquer en classe en créant des mises en situation. Les cours lui ont donné une confiance dans ses interactions en français.
D’après nos étudiant.es finissant.es, on gagne à apprendre le français et, selon nos motivations, on y trouve son compte. Si vous êtes intéressé.e par cette formation, nous vous invitons à cliquer sur le lien ci-dessous ou à communiquer avec notre équipe du campus Brossard.