15 avril 2024 - Entrevue avec Marie-Michèle Gélinas, étudiante en Techniques d’éducation spécialisée
Cégep : Quel est votre nom? Dans quelle ville demeurez-vous? Quelle formation avez-vous suivie?
Marie-Michèle (M) : Je m’appelle Marie-Michele Gélinas et j’ai 43 ans. Je demeure à Saint-Jean-sur-Richelieu. Je suis une Johannaise pure laine! J’ai commencé la formation Techniques d’éducation spécialisée au campus de Bossard en mars 2023. Le cours est donné à temps plein jusqu’en décembre 2024. Je suis rendue à la fin de la 3e session et je commence mon premier stage lundi prochain.
Cégep : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous inscrire au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu?
(M) : Bien, j’ai un parcours atypique. Je suis une personne qui vit avec une dépendance à l’alcool et je suis en rétablissement depuis quelques années.
Depuis mon rétablissement, j’ai rencontré un orienteur grâce aux services de l’aide sociale (Services Québec). Le volet « relation d’aide » de la formation en Techniques d’éducation spécialisée m’intéressait beaucoup, ayant fréquenté les rencontres des Alcooliques anonymes, j’avais acquis une certaine expérience à ce niveau. J’ai remarqué que j’avais beaucoup d’écoute et d’empathie pour les autres, mais je ne me voyais pas fréquenter le Cégep.
Mon agent chez Services Québec m’a appris qu’il y avait des subventions disponibles pour les personnes qui, comme moi, aimeraient faire un retour aux études et qui ont besoin de soutien financier. J’ai été heureuse d’apprendre que nous pouvions avoir accès à des études supérieures, même avec un parcours scolaire un peu atypique comme le mien.
Du côté des préalables, j’avais un TENS (Test d’équivalences de niveau secondaire) et non un diplôme d’études secondaire. Étant donné que et cela était suffisant pour être admise, je me suis donc lancée dans l’aventure.
Cégep : Selon vous, quels sont les qualités requises et les intérêts à avoir pour s’inscrire dans ce programme d’études?
(M) : Ça prend de l'écoute, de l’empathie, de la bienveillance, du sérieux, de la passion, etc. On travaille avec les humains... donc logiquement, il faut les aimer!
Cégep : Quelles sont les compétences qui sont développées chez l’étudiant.e au cours des études en Techniques d’éducation spécialisée?
(M) : Les enseignant.es nous expliquent souvent que « tout est dans tout »! Santé mentale, psychologie, trouble du spectre de l’autisme (TSA), relation d’aide, animation, etc. On voit tous les volets de l’éducation spécialisée, dans le but de se spécialiser par la suite. On nous apprend à bien observer et à bien choisir notre manière d’intervenir.
Cégep : En fonction de votre expérience, quels sont les avantages de suivre une AEC?
(M) : L’AEC est une formation condensée, moins longue qu’un programme technique.
Pour moi, la subvention que je reçois pour fréquenter l’école est géniale également. Sans cette aide financière, je ne serais pas capable de travailler et d’étudier en même temps. J’ai besoin de prendre plus mon temps pour bien apprendre, car j’ai aussi découvert que j’ai un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et que je fais de la dyslexie. Je reçois aussi l’aide du Service d’adaptation scolaire du Cégep pour m’aider avec cela.
Cégep : Si vous aviez à convaincre quelqu’un de s’inscrire à votre programme d’études, que lui diriez-vous?
(M) : Ce que j’aime au Cégep et que je n’avais pas vécu auparavant à l’école, c’est la qualité de l’enseignement. Les enseignant.es sont particulièrement à l’écoute des étudiant.es. Elles et ils nous aident à réussir. Je n’ai jamais eu autant d’aide à l’école auparavant!
Il y a aussi Géraldine Couture-Tremblay, technicienne en travail social, qui fait un suivi auprès de nous pour s’assurer de notre réussite et de notre bien-être, tant au Cégep qu’à la maison.
De plus, il y a une très belle cohésion dans le groupe d’étudiant.es ... tout le monde s’entend bien!
Cégep : Quels souvenirs garderez-vous de votre passage au Cégep Saint-Jean dans votre programme d’études?
(M) : Mon plus beau souvenir sera certainement le niveau de mes performances scolaires en ce moment. Maintenant, je suis bien encadrée, je suis médicamentée pour mon TDAH et j’étudie quelque chose que j’adore. C’est le succès assuré! Je suis heureuse de mes performances en ce moment. Dès le début de la formation, les enseignant.es nous ont informés qu’il ne fallait surtout pas faire de l’anxiété de performance. C’est fort apprécié de ne pas sentir cette pression dans le groupe.
Cégep : Que comptez-vous faire après avoir gradué de votre programme?
(M) : Pour mon premier stage, je vais intervenir auprès de personnes avec des troubles du spectre de l’autisme (TSA), mais pour l’avenir, c’est la santé mentale et la dépendance qui m’intéresse.
Cégep : Avez-vous un dernier commentaire pour les lecteurs?
(M) : Je ne pensais jamais aller au Cégep, surtout pas à 42 ans... Je suis fière de moi comme je ne l’ai jamais été auparavant. C’est vraiment un beau cadeau que je me suis fait!