Entrevue avec Gilles Pelletier : la formule Alternance travail-études vécue par un entrepreneur

Entrevue avec Gilles Pelletier, propriétaire d’une entreprise qui a accueilli un.e stagiaire grâce à la formule Alternance travail-études.

Cégep : Quel est votre rôle au sein de l’entreprise? Dans quel secteur d’activité évoluez-vous? 

Gilles (G) : Je suis le propriétaire de l’entreprise Fraicheur Urbaine à Granby. Nous produisons des légumes en serre depuis 6 ans. Nous vendons principalement aux commerçants et aux restaurateurs de la région.

Cégep : Combien d’étudiant.es avez-vous accueilli.es au sein de votre entreprise?  

G : Jusqu’à maintenant, nous avons accueilli une personne en ATE. J’ai vraiment apprécié l’expérience.

Cégep : Quels projets ou tâches l’étudiante a-t-elle réalisés au sein de votre entreprise? Donnez-nous quelques exemples.

G : J’ai réservé certaines tâches à cette étudiante afin qu’elle puisse toucher à un peu tout ce qui se fait chez nous. Elle a démarré des cultures, réalisé des récoltes, préparé des commandes. Elle a également participé à la gestion de l’entreprise en proposant des améliorations.

Nous avons parlé de l’historique de l’entreprise pour qu’elle comprenne l’évolution de celle-ci. Je lui ai parlé d’événements qui sont arrivés et des conclusions que nous en avons tirées. Nous avons parlé du pourquoi et du comment. Étant donné que nous sommes ouverts depuis seulement 6 ans, j'ai pris quelques heures avec elle pour lui faire un résumé du parcours de Fraicheur Urbaine afin qu’elle comprenne bien notre modèle d’affaires.

Cégep : Pouvez-vous nous dire ce qu'apportent les étudiant.es au sein de votre entreprise?

G : C’est sûr que ça fait des bras de plus dans les serres! Mais en réalité, l’étudiante a amené lors de son passage bien des connaissances acquises durant son parcours scolaire.

Cégep : Considérez-vous que cette formule vous permet de contribuer à la formation de nouvelle main-d’œuvre? Dites-nous pourquoi ou en quoi l’entreprise y a contribué. 

G : Ce que je souhaite aussi en accueillant des étudiant.es, c’est de leur partager des connaissances qu’ils ne pourraient pas découvrir à l’école. Des connaissances qu’elles ou ils pourront acquérir seulement dans le cadre d’un emploi dans leur domaine d’études.

Cégep : En fonction de votre expérience, quels sont les avantages d’offrir un emploi en ATE? 

G : Je n’avais pas expérimenté la formule ATE avant que l’étudiante du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu vienne me voir pour réaliser son stage chez moi. Ça m’a fait plaisir de pouvoir lui offrir de la formation complémentaire à son DEC.

Je reçois également des étudiant.es d’autres établissements scolaires de la région, comme des personnes en difficulté scolaire et en adaptation en emploi. J’ai toujours eu une grande ouverture pour cela, car j’ai à cœur de partager avec la jeunesse mon savoir et mes connaissances. Le fait que je travaille en serre me permet de pouvoir faire profiter de mes installations à des étudiant.es en stage toute l’année, bien que les ATE sont offerts seulement l’été. 

Cégep : Avez-vous reçu des subventions salariales pour accueillir un.e stagiaire? 

G : Oui, j’en ai bénéficié.  

Cégep : Selon vous, quels sont les éléments nécessaires à mettre en place pour offrir l’ATE?  

G : Il faut avoir une belle ouverture d’esprit et, surtout, avoir envie de transmettre sa passion. Il faut avoir le temps de s’occuper de ces étudiant.es. En fait, on doit leur donner plus d’attention à leur arrivée et, peu de temps après leur arrivée, elles et ils peuvent facilement devenir notre bras droit!

Cégep : Comment trouvez-vous le partenariat avec le Cégep? Avec les enseignant.es responsables, par exemple. 

G : Tous sont très gentils et tentent de nous simplifier le travail. Son enseignant responsable de la formule ATE est venu deux ou trois heures une journée pour me rencontrer et discuter des enjeux positifs et négatifs qu’il y a eu durant son séjour avec une grande ouverture.

Cégep : Allez-vous tenter de nouveau l’expérience l’année prochaine? Pourquoi? 

G : Oui, c’est ce que je souhaite faire. Je sais que ça ne pourra pas être la même étudiante, car elle désire apprendre quelque chose de nouveau par rapport à son programme d’études et je la comprends tout à fait.

Cégep : Si vous aviez à convaincre quelqu’un d’essayer la formule ATE, que lui diriez-vous? 

G : La subvention qui couvre le salaire de la personne est intéressante, bien entendu. Au-delà du côté monétaire, avoir un.e étudiant.e qui s’intéresse à notre domaine est vraiment bénéfique en entreprise. L’étudiante du Cégep m’a posé des questions très stimulantes, sans le vouloir, et cela m’a fait me remettre en question quelques fois. Une telle expérience nous permet de réfléchir sur les différents aspects de notre entreprise. Le programme (DEC) en Gestion et technologies d’entreprise agricole est axé sur la gestion. C'est assez rare que l’on se fasse questionner sur notre style de gestion. C’est un programme collégial, et les personnes qui en sortent partent avec un grand bagage de connaissances et d’habiletés supérieures. Cela se voyait réellement avec l’étudiante que j’ai reçue cet été.